Traduit par Joan Laki
Dans la création d’un nouveau mode de vie, nous devons commencer par le commencement, par notre propre régénération individuelle. La formation d’organisations, de corps politiques, de corps religieux, de corps sociaux ne suffit pas.
Le problème que nous voyons est plus profond que nous ne le percevons. La révolution essentielle doit se produire en nous-mêmes. Tout dépend de notre attitude envers nous-mêmes — ce que nous n’affirmerons pas en nous-mêmes ne pourra jamais se développer dans notre monde. C’est la religion par laquelle nous vivons, car la religion commence dans l’expérience subjective, comme la charité, elle commence à la maison.
«Soyez transformés par le renouvellement de votre esprit» est l’ancienne formule et il n’y en a pas d’autre. Tout dépend de l’attitude de l’homme envers lui-même. Ce qu’il ne peut ou ne veut pas revendiquer comme vrai pour lui-même ne peut jamais évoluer dans son monde. L’homme regarde constamment autour de lui et se demande : «Que faut-il faire? Que va-t-il se passer?» alors qu’il devrait se demander «Qui suis-je? Quelle est la conception que j’ai de moi-même?»
Si nous souhaitons voir le monde plus fin, plus grand, nous devons affirmer la réalité d’un être plus fin, plus grand en nous-mêmes. C’est le but ultime de mon enseignement que d’indiquer le chemin vers cette consommation. J’essaie de vous montrer comment l’homme intérieur doit se réajuster — quelle doit être la nouvelle prémisse de sa vie, afin qu’il puisse perdre son âme au niveau qu’il connaît maintenant et la retrouver au niveau élevé qu’il recherche.
Il est impossible pour l’homme de voir autre chose que le contenu de sa propre conscience, car rien n’a d’existence pour nous si ce n’est par la conscience que nous en avons. L’homme idéal est toujours à la recherche d’une nouvelle incarnation, mais si nous ne lui offrons pas nous-mêmes une filiation humaine, il est incapable de naître.
Nous sommes le moyen par lequel s’opère la rédemption de la nature de la loi de la cruauté. Le grand objectif de la conscience est d’effectuer cette rédemption. Si nous refusons ce fardeau et que nous considérons que la loi naturelle nous donne la preuve concluante que la rédemption du monde par l’amour imaginatif est quelque chose qui ne pourra jamais se produire, nous annulons simplement le but de notre vie par manque de foi. Nous rejetons le moyen, le seul moyen, par lequel ce processus de rédemption doit s’effectuer.
Le seul test de la religion qui vaille la peine d’être effectué est de savoir si elle est véritablement née — si elle jaillit de la conviction la plus profonde de l’individu, si elle est le fruit de l’expérience intérieure. Aucune religion n’est digne d’un homme si elle ne lui donne pas le sentiment profond et durable que tout va bien, indépendamment de ce qui lui arrive personnellement.
Les méthodes de connaissance mentale et spirituelle sont entièrement différentes, car nous connaissons une chose mentalement en la regardant de l’extérieur, en la comparant à d’autres choses, en l’analysant et en la définissant. Whitehead a défini la religion comme ce qu’un homme fait de sa solitude. Je voudrais ajouter que je crois qu’elle est ce qu’un homme est dans sa solitude. Dans notre solitude, nous sommes poussés à l’expérience subjective. C’est alors que nous devons nous imaginer comme l’homme idéal que nous désirons voir s’incarner dans le monde. Si, dans notre solitude, nous vivons dans notre imagination ce que nous vivrions dans la réalité si nous atteignions notre but, nous nous transformerons, avec le temps, à l’image de notre idéal.
«Soyez renouvelés intérieurement dans votre esprit — revêtez l’homme nouveau — dit chacun la vérité à votre prochain». Le processus permettant de faire d’un «fait d’être un fait de conscience» passe par le «renouvellement de notre esprit.» On nous dit de changer notre façon de penser. Mais nous ne pouvons pas changer notre pensée si nous ne changeons pas nos idées. Nos pensées sont l’épanchement naturel de nos idées, et nos idées les plus intimes sont l’homme lui-même.
La fin du désir est toujours d’être — et non de faire. Soyez tranquille et sachez que «Je suis ce que je désire». Cherchez toujours à être. Les réformes extérieures sont inutiles si votre cœur n’est pas réformé. On entre au ciel non pas en réfrénant nos passions, mais en cultivant nos vertus. Une idée ancienne n’est pas oubliée par hasard, elle est évincée par les idées nouvelles. Elle disparaît lorsqu’une idée entièrement nouvelle et absorbante occupe notre attention. Les vieilles habitudes de pensée et de sentiment — comme les feuilles de chêne mortes — s’accrochent jusqu’à ce qu’elles en soient repoussées par de nouvelles.
La créativité est essentiellement une réceptivité plus profonde, une susceptibilité plus vive. Le rêve futur doit devenir un fait présent dans l’esprit de quiconque veut modifier sa vie. Tout grand projet est précédé d’une période d’absorption profonde. Lorsque cette absorption est remplie de notre idéal le plus élevé — lorsque nous devenons cet idéal — alors nous le voyons se manifester dans notre monde et nous réalisons que le présent ne recule pas dans le passé, mais avance dans l’avenir. C’est essentiellement de cette manière que nous changeons notre avenir. Un «maintenant» qui est «ailleurs» n’a pour nous aucune signification absolue. Nous ne reconnaissons le «maintenant» que lorsqu’il est en même temps «ici». Lorsque nous nous sentons dans l’état souhaité «ici» et «maintenant», nous avons véritablement changé notre avenir.
C’est ce «changement de votre avenir» que j’espère vous expliquer pleinement dimanche matin prochain, lorsque je parlerai pour le Dr Bailes à 10 h 30 au Fox Wilshire Theater sur Wilshire Boulevard près de La Cienega. Mon but est de vous amener à un concept supérieur de vous-même et d’expliquer si clairement la méthode par laquelle vous pouvez atteindre ce concept que chacun d’entre vous quittera le service dimanche matin en étant transformé.
Les personnes découragées ont cruellement besoin de l’inspiration des grands principes. Nous devons revenir aux premiers principes si nous voulons parler d’une voix qui enflamme l’imagination et réveille l’esprit. Encore une fois, je dois le répéter, dans la création d’un nouveau mode de vie, nous devons commencer au tout début par notre régénération individuelle. La principale illusion de l’homme est sa conviction qu’il peut tout faire. Tout le monde pense qu’il peut faire — tout le monde veut faire et tous demandent : «Que faire?» Que faire? Il est impossible de faire quoi que ce soit. Il faut être.
Il est difficile pour nous d’accepter le fait que «Nous, de nous-mêmes, ne faisons rien». C’est particulièrement difficile parce que c’est la vérité et la vérité est toujours difficile à accepter pour l’homme. Mais, en réalité, personne ne peut rien faire. Tout arrive — tout ce qui arrive à l’homme — tout ce qu’il fait — tout ce qui vient de lui — tout cela arrive, et cela arrive exactement de la même façon que la pluie tombe — à la suite d’un changement de température dans les régions supérieures de l’atmosphère. Ceci est un défi pour nous tous. Quelle conception avons-nous de nous-mêmes dans les régions supérieures de notre âme? Tout dépend de l’attitude de l’homme envers lui-même. Ce qu’il ne veut pas affirmer comme vrai en lui-même ne pourra jamais se développer dans son monde. Un changement de conception de soi est le bon ajustement — la nouvelle relation entre la surface et la profondeur de l’homme.
L’approfondissement est, en principe, toujours possible, car la profondeur ultime vit en chacun, et il s’agit seulement d’en prendre conscience. La vie exige de nous la volonté de mourir et de naître à nouveau. Cela ne signifie pas que nous mourons dans la chair. Nous mourons dans l’esprit du vieil homme pour devenir l’homme nouveau, puis nous voyons l’homme nouveau dans la chair. La «soumission à la volonté de Dieu» est une vieille expression pour cela et il n’y en a pas, je crois, de nouvelle qui soit meilleure. Dans cet engagement de soi à l’idéal que nous désirons exprimer, tout conflit est dispersé et nous sommes transformés à l’image de l’idéal en lequel nous reposons. Il nous est dit que l’homme sans habit de noces atteint le Royaume en faisant habilement semblant.
Il ne croit pas intérieurement ce qu’il pratique extérieurement. Il semble bon, gentil, charitable. Il utilise les bons mots, mais intérieurement, il ne croit rien. En entrant dans la forte lumière de ceux qui sont beaucoup plus conscients que lui, il cesse de tromper. Un vêtement de noces signifie un désir d’union. Il n’a aucun désir de s’unir à ce qu’il enseigne, même si ce qu’il enseigne est la vérité. Par conséquent, il n’a pas d’habit de noces. Lorsque nous sommes unis à la vérité, alors nous nous débarrassons de la vieille nature et nous sommes renouvelés au niveau de l’esprit.
La vérité dépouillera les habiles prétendants de leur fausse aristocratie. La vérité, à son tour, sera conquise et gouvernée par l’aristocratie du bien, la seule chose invincible au monde.
Par Neville Goddard
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