Pierre, eau ou vin

Traduit par Joan Laki

Au cours des dernières années, j’ai eu le privilège et le plaisir de m’adresser au public dominical du Dr Frederick Bailes. Aujourd’hui, j’ai le privilège de m’adresser à vous, son public invisible à la radio. Il s’agira d’une série de conférences très pratiques, car mes sujets seront largement tirés de la Bible, le plus spirituel de tous les livres. Et je suis fermement convaincu que tout ce qui est le plus profondément spirituel est, en réalité, le plus directement pratique. Toutes les erreurs commises dans l’interprétation biblique proviennent du fait que l’on rapporte des déclarations dont l’intention est spirituelle et mystique, et que l’on implique des principes ou des états à des époques, des personnes ou des lieux. En un sens, aucune œuvre de l’Écriture n’est vraie à la lettre. Pourtant, je dis que chaque mot est vrai; mais les Écritures ne sont vraies que dans l’intention de celui qui les a prononcées; elles sont vraies comme Dieu l’a voulu, non comme l’homme le voudra. Seule une interprétation spirituelle et symbolique apporte la vérité, tandis qu’une acceptation littérale n’apporte rien. La Bible contient des éléments historiques, mais ceux-ci sont toujours utilisés comme un langage imagé des grandes idées.


Le récit de l’Évangile doit être étudié afin que nous puissions connaître. Il ne transmet pas la connaissance immédiatement. Apprendre à connaître est un processus graduel — une expérience intérieure progressive. Dieu se révèle en nous au fur et à mesure que nous sommes capables de le recevoir. Les significations profondes ont toujours été reconnues partiellement par quelques-uns, comme on peut le constater en consultant les écrits des voyants de tous les âges passés.


En attribuant à la Bible sa signification propre, il faut se rappeler qu’en tant qu’Écriture mystique, elle traite principalement, non pas de choses ou de personnes matérielles, mais de significations spirituelles. La Bible ne s’adresse pas au sens extérieur ou à la raison, mais à l’âme. Son objet n’est pas de donner un compte rendu historique de la vie physique, mais d’exposer les possibilités spirituelles de l’humanité dans son ensemble, car la religion n’est pas, de par sa nature, historique et dépendante d’événements sensibles réels, mais consiste en des processus tels que la Foi et la Rédemption. Ceux-ci, étant intérieurs à tous les hommes, subsistent indépendamment de ce qu’un homme particulier a fait à un moment donné. La valeur pérenne de la Bible est sa valeur symbolique. Il y a de grandes controverses sur ce qui est historique et ce qui ne l’est pas dans la Bible, mais rappelons-nous que si nous pouvions régler toutes les questions historiques demain, cela ne nous donnerait pas de religion ni de valeur permanente à la Bible. Tout dépend de notre capacité à trouver la valeur symbolique des faits. Un fait de l’histoire passée n’a rien à voir avec la religion d’aujourd’hui, à moins qu’il ne soit le symbole d’une réalité qui se cache derrière lui.

La parole de Dieu Neville Goddard

La Bible est une révélation de la Vérité exprimée dans un symbolisme divin. Du point de vue littéral, la formulation peut parfois prêter à confusion; c’est le symbolisme, seul, qui est précieux et digne de nos meilleurs efforts pour l’élucider. Toute l’Écriture a été écrite à partir du mystère intérieur et non en y mettant un sens mystique. Les histoires cachent un sens sous-jacent, et la tâche de l’interprétation de l’Écriture est de découvrir ces vérités psychologiques qui sont exprimées dans ce symbolisme. Nous ne sommes pas concernés par le sens superficiel de l’Écriture, qu’il soit raisonnable ou absurde, car il ne constitue en aucun cas la vérité intérieure que nous recherchons.


Pendant des siècles, nous avons pris à tort la personnification pour des personnes, l’allégorie pour l’histoire, le véhicule qui transmettait l’instruction pour l’instruction elle-même, et le sens premier brut pour le sens ultime voulu. Dans la plupart des petites choses de la vie, cette confusion est de peu d’importance. Mais l’erreur qui se produit lorsque l’on porte la confusion dans des questions de plus grande importance, comme la religion, prend des proportions gigantesques. Pendant des siècles, les hommes ont cherché avidement des éléments de preuve qui pourraient être liés aux événements décrits dans la Bible. Bien que la plupart des gens croient que ses personnages ont vécu, aucune preuve de leur vie sur terre n’a jamais été trouvée et ne le sera peut-être jamais. Cela n’a pas d’importance, car les anciens maîtres n’écrivaient pas une histoire, mais une leçon allégorique de certains principes de base, qu’ils habillaient d’un vêtement historique.


La forme des différentes histoires de la Bible est aussi distincte de leur substance que la forme d’un grain de blé est distincte du germe de vie qu’il contient. De même que les organes d’assimilation du corps font la distinction entre la nourriture qui peut être intégrée au système physique et celle qui doit être rejetée, de même les facultés intuitives éveillées découvrent, sous l’allégorie et la parabole, le germe de vie psychologique, et s’en nourrissant, elles rejettent la fiction qui le véhicule. La Bible est le livre le plus vendu dans ce pays. C’est probablement le moins lu et certainement le moins compris. Tout au long de la Bible, les symboles de la pierre, de l’eau et du vin sont utilisés. Les pierres de la Bible sont ses vérités littérales. Les dix commandements, nous dit-on, ont été écrits sur la pierre. L’eau de la Bible est le sens psychologique caché dans ces vérités littérales de la pierre. «Je vous donne des eaux vives», c’est-à-dire la connaissance intérieure qui peut faire de ces histoires une réalité vivante dans votre vie. Le vin que vous devez faire pour vous-même par l’utilisation judicieuse de cette eau vive ou vérité psychologique. C’est une nécessité absolue pour l’homme vraiment religieux. C’est ce que Sir Walter Scott voulait dire quand il a dit : «La plus grande éducation de l’homme est celle qu’il se donne à lui-même.»


Dimanche matin, je parlerai sur le thème «Êtes-vous pierre, eau ou vin?». Je prendrai le service du Dr Bailes à 10 h 30 au Fox Wilshire Theater sur Wilshire Boulevard près de La Cienega. Lorsque vous entendrez ce message, vous pourrez vous demander : «Êtes-vous de pierre, d’eau ou de vin?» Vous pourrez juger si votre compréhension de la Bible est simplement littérale, psychologique, ou véritablement spirituelle et, par conséquent, profondément pratique.


La Bible, du début à la fin, a pour but de transcender la violence qui caractérise le niveau d’existence actuel de l’humanité. Elle affirme la possibilité du développement d’un autre niveau d’être qui surmonte la violence. Le point de vue adopté est que le but de l’homme est ce développement intérieur, qui est la seule véritable psychologie. Détacher la Bible de son idée centrale de renaissance, qui signifie une évolution intérieure et implique l’existence d’un niveau supérieur, c’est ne rien comprendre à sa signification réelle. La Parole de Dieu, c’est-à-dire l’enseignement psychologique de la Bible, a pour but de rendre l’homme différent, d’abord dans sa pensée, puis dans son être, afin qu’il devienne un homme nouveau ou qu’il naisse de nouveau.


Chaque fois qu’une attitude entièrement nouvelle entre dans la vie d’une personne, une renaissance psychologique s’est produite dans une certaine mesure. L’homme veut être meilleur, pas différent. La Bible parle, non pas d’être meilleur, mais d’un autre homme, un homme qui renaît. «Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu… Si un homme ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ne t’étonne pas que je t’aie dit : il faut que vous naissiez de nouveau.» (Jean 3.) Les dix commandements ont été écrits sur des tables de pierre pour ceux qui étaient incapables de voir un sens plus profond. La pierre représente la forme la plus externe et la plus littérale de la vérité spirituelle, et l’eau fait référence à une autre façon de comprendre la même vérité. Le vin ou l’esprit est la forme la plus élevée de sa compréhension.


«Tels que les hommes sont en eux-mêmes, tel Dieu leur apparaîtra», écrivait John Smith, le platonicien de Cambridge. «Le Dieu du moraliste est avant tout un grand juge et un maître d’école; le Dieu de la science est une loi vitale impersonnelle et inflexible; le Dieu du sauvage est le genre de chef qu’il serait lui-même s’il en avait l’occasion.» La conduite d’un homme ne sera pas plus élevée que sa conception de Dieu, et sa conception de Dieu est déterminée par le genre d’homme qu’il est, lui-même. «Ce qui est vrai de la conception que l’homme a de Dieu est également vrai de la conception que l’homme a de la Parole de Dieu, la Bible. Elle sera pour lui ce qu’il est pour lui-même.


«Dieu est Dieu depuis la création,

La vérité seule est le salut de l’homme;

Mais le Dieu que vous adorez maintenant

Ne sera bientôt plus votre Dieu

Car l’âme, dans son épanouissement

Remodèle sans cesse ses pensées,

Apprends plus vraiment dans son progrès

Comment aimer et adorer.»

Par Neville Goddard

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